Ah ça ira, ça ira...

12 000 personnes à Reims, 30 000 dans la Région, plus de 2 millions dans toute la France, au moins 50 % de grévistes dans l’Éducation Nationale. Aujourd’hui, nous avons montré au gouvernement et au premier ministre le sens que nous, nous donnons à la solidarité. Des plus jeunes aux retraités, c’est ensemble que nous disons non à la mise en place du CPE (Contrat Première Embauche). C’est ensemble, tous syndicats, toutes générations confondues d’ex, futurs et encore salariés du privé comme du public que nous refusons le démantèlement du code du travail et au delà des statuts de la fonction publique. Nous ne sommes pas dupes des manœuvres de Villepin et de l’UMP au service du patronat, ils souhaitent profiter des départs à la retraite prochainement massifs pour balayer des acquis sociaux conquis de haute lutte pour sécuriser nos emplois. Le rejet de cette politique va bien au delà des grévistes et des manifestants, 63 % des Français estiment que le premier ministre doit retirer le CPE.

Inutile de se réfugier derrière la légitimité d’une loi votée par le parlement. Une mauvaise loi, votée dans de mauvaises conditions, sans concertation préalable avec qui que se soit, peut, et doit être retirée. C’est le préalable à toutes les discussions qui pourtant doivent s’ouvrir sur les questions urgentes et importantes de la précarité et de la paupérisation notamment des jeunes. Le premier ministre doit redescendre sur terre et penser au bien commun plutôt qu’à ses ambitions personnelles. Rarement nous aurons eu un tel refus d’écoute et de dialogue pourtant proclamé partout.

Le CPE après une telle mobilisation doit être retiré, la responsabilité du gouvernement sera engagée face à une radicalisation inéluctable en cas de refus !

Ces luttes sont de même nature que celles que nous avons initiées dans notre secteur de l’éducation. Le gouvernement continue d’avancer sur l’organisation du tri social qu’il veut mettre en place dès l’entrée à l’école maternelle, avec ce scandaleux repérage précoce de la délinquance, ou les sorties du cursus scolaire dès 14 ans. Les premiers échos du socle commun en collège ne sont pas pour nous rassurer et montrent malheureusement que nous avions raison de nous opposer dès le début,souvent seuls, à cet enseignement au rabais. Cette année encore ce sont des milliers de postes qui sont supprimés, notre académie comme toujours est durement touchée : plusieurs collèges fermeraient dans la Marne dès la rentrée 2007, et une dizaine sont sur les rails de la fermeture dans les Ardennes. Dans cette perspective, les organisations syndicales, dont la CGT, la FSU, la CFDT et d’autres préparent une action régionale sur l’emploi et la formation en Champagne-Ardenne le samedi 13 mai prochain. Nous devons aussi envisager de poursuivre des actions plus spécifiques à l’Education Nationale.
Christophe Girardin,
Reims, le 28 mars 2006