Lors de son arrivée au ministère, Monsieur Gilles de Robien avait, semble-t-il, décidé de relancer le dialogue social. Le SNES a été d’emblée ouvert à toute discussion dès lors que l’écoute était possible.

Nous avons très vite constaté que le changement de ministre ne modifierait rien à la volonté du pouvoir de casser les principaux ressorts de l’Education Nationale en tapant une fois de plus sur le second degré. Le passage en force au CSE (Conseil supérieur de l’Education) et CTPM (comité technique paritaire ministériel) des décrets d’applications qui faisaient l’objet de l’opposition maximale des personnels, mais aussi des parents d’élèves et des élèves eux-mêmes ( Haut Conseil de l’Education, écoles, collèges, langues vivantes, mentions du brevet, bourses au mérite, établissement, remplacement, assistants pédagogiques...) en est une illustration. Insidieusement le ministre y a également glissé un texte introduisant le contrôle continu au bac de sciences et technologie de la gestion (STG), l’un des aspects de la réforme les plus décriés par les lycéens, auxquels François Fillon avait promis, en mars, qu’il serait suspendu.

Le ministre, toujours souriant, affiche son intention de passer outre les avis des différentes instances consultatives. Cela montre à quel point les choix sont d’abord idéologiques aux ordres du libéralisme le plus pur.

Ces choix guident les stratégies ministérielles de réforme (SMR) pour casser nos statuts et renforcer le pouvoir des chefs d’établissement sans aucun contrepouvoir, en déshabillant les conseils d’administration.

On a pu en voir déjà un des effets dans les nouvelles modalités d’accès à la hors classe pour les agrégés et pour les certifiés. Pour ces derniers, les modalités étaient différentes d’une académie à l’autre, mais partout on retrouvait le mérite individuel estimé par les chefs d’établissement sur ce que nous faisons en dehors de la classe, ainsi les remarques et jugements péremptoires et scandaleux n’ont pas manqué ! Les commissaires paritaires du SNES ont montré les incohérences du système, et devant le refus de discussion du recteur, ils ont initié une réaction intersyndicale, refusant de siéger une première fois et quittant la salle la deuxième fois en ne laissant qu’un observateur puisque nous ne pouvions pas aborder les questions au fond (seul les représentants de l’UNSA ont décidé de continuer de siéger ).

Le projet pour l’école du SNES et de la FSU a pour fondement l’égalité, non le seul mérite individuel, tant pour les profs que pour les élèves que le pouvoir cherche à culpabiliser par tous les moyens. Dans notre académie les conditions de rentrée s ont dégradées pour les enseignants et pour les élèves, la baisse démographique est un alibi insuffisant pour justifier la suppression des postes. Ainsi depuis trois ans, ce sont environ 600 équivalents temps plein qui ont été passés à la moulinette : qui peut oser affirmer que ces suppressions sont sans conséquences, sur les groupes de langues, sur les dédoublements en sciences et en technologie, les effectifs de classes, sur les partages de services, sur les services à cheval, sur les mutations, sur l’emploi des non titulaires... ? Décidément, le collectif budgétaire que nous réclamons pour l’éducation est plus que jamais d’actualité, ceci alors même que les orientations budgétaires pour 2006 commencent à se préparer.

Malgré ces mauvais coups de l’été, le SNES est toujours là, avec ses militants et ses commissaires paritaires vigilants, compétents et disponibles, au travail bien avant la rentrée. Mais l’avenir de l’école ne se fera pas sans vous, sans renforcer le SNES.

Bonne rentrée à tous.

Christophe Girardin