10 mai 2022

Le SNES académique - Les sections départementales

Le collège de Montier-Der (Haute-Marne) mobilisé contre la suppression d’un demi-poste de secrétariat d’intendance

Le rectorat de Reims, sommé par le ministère de rendre 7 équivalents temps plein d’administratifs, annonce les suppressions en question lors du CTA du 16 mars. Il reçoit en réponse un vote unanime d’opposition, dont celui de la FSU.
Parmi les suppressions, il y a le demi-poste de secrétariat d’intendance du collège Jean Renoir à Montier-en-Der, dont les effectifs pourtant se maintiennent. Dans ce collège rural éloigné de l’agence comptable et dépourvu de principal adjoint, cette suppression laisserait le gestionnaire seul et sans secrétariat, elle impacterait gravement le fonctionnement de l’établissement et de son service de restauration.
Au collège Jean Renoir, les personnels sont solidaires les uns des autres : nous savons que lorsqu’un service est impacté, c’est le travail de tous qui est dégradé. Nous avons déjà dû subir l’année dernière une pénurie d’agents à la rentrée, puis la fermeture d’une classe qui a abouti à un effectif de trente élèves en troisième malgré la promesse faite aux représentants parents qu’il n’en serait rien. Cette année, nous avons eu la confirmation de la suppression d’un poste de lettres modernes, et notre professeure de technologie (qui remplaçait un adjoint qui lui-même remplaçait notre Principale en arrêt maladie…) n’a pas été remplacée pendant un trimestre et demi. La coupe est pleine !
Le mardi 22 mars, c’est la grève : tous les professeurs, tous les administratifs, 4/5 de la vie scolaire et d’autres membres du personnel arrêtent le travail et occupent le devant de l’établissement dans une ambiance festive. Les parents nous soutiennent et font circuler une pétition qui dépasse les 350 signatures.
Une délégation du personnel (sans les parents malgré notre demande) est reçue le vendredi suivant à l’inspection d’académie, avec des représentants des services du rectorat en visio. On nous écoute, mais on ne nous entend pas. On nous propose de nous « accompagner », que la secrétaire de direction prenne une partie des tâches effectuées par la secrétaire d’intendance, que les professeurs fassent une partie des tâches effectuées par la secrétaire de direction… CQFD : lorsqu’un service est impacté, c’est bien le travail de tous qui est dégradé.
Face au maintien de la suppression du demi-poste au CTA de repli du 28 mars, nous revotons la grève. Sans doute pour que nous y renoncions, le rectorat nous propose un « moyen de renfort provisoire » pour une année, à voir si les effectifs remontent pour l’année suivante… Nous maintenons notre revendication : préserver le demi-poste dont nous avons besoin.
Le jeudi 31 mars, le collège est encore plus mobilisé que la première fois. 100 % des agents ont rejoint le mouvement, la cantine, qui sert également les repas aux élèves du primaire, ne fonctionne pas. Nous demandons à être reçus à nouveau, cette fois au rectorat, avec les parents.
Et parce que ce qui se passe au collège entre en échos avec la fermeture en cours du bureau de poste, la disparition récente de la trésorerie, l’épuisement des soignants à l’hôpital local, la difficulté à trouver des médecins... nous décidons d’organiser une manifestation contre le désengagement de l’État en milieu rural le samedi 9 avril, avec un départ du cortège à 10 heures devant le collège.