Edito

Nos valeurs pour l’École

Au terme d’un mandat présidentiel qui s’achève (enfin… et que la page se
tourne, définitivement, espérons-le !), force est de constater que, dans le domaine de l’éducation, Monsieur « Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis »
aura déroulé en grande partie son programme de transformation radicale et libérale de l’École : 80 000 suppressions de postes sur le quinquennat et des
heures supp à gogo pour « travailler plus et gagner plus ! », la mise en oeuvre du
socle commun de connaissances et de compétences inscrit dans la Loi Fillon de
2005 et de son corollaire, le Livret Personnel de Compétences, le « dépôt de
bilan des ZEP » et l’installation des ECLAIR, l’accompagnement éducatif,
l’Histoire des arts, le SPAM (sigle non officiel… désignant le dispositif
« Cours le matin, sport l’après-midi ») qui visent à externaliser certaines disciplines et/ou à « briser leur carcan », les PPRE, l’accompagnement personnalisé, le PDMF et les premiers jalons de « l’école du socle » qui vouent aux gémonies le « collège pour tous » pour lui substituer des « collèges pour chacun »…, l’assouplissement de la carte scolaire, la réforme de la formation des enseignants, la réforme du lycée, celle du LP avec le Bac Pro 3 ans, la Loi LRU, l’autonomie accrue des établissements et les pratiques managériales qui s’y
développent petit à petit…, les attaques répétées contre le métier et le statut des
enseignants, la dernière en date étant le projet de réforme de notre évaluation…,
bref, une longue liste, sans doute non exhaustive, de pseudo-réformes,
de dispositifs divers qui ont accéléré la mise en place d’une école de plus en école régie comme un marché mais qui se met également au service des marchés », résumait récemment Christian Laval, auteur de La Nouvelle École Capitaliste (La Découverte, 2000)...